Un retour sur notre stage carnet au Kirghizstan

Samedi 24/8/19 : Grand départ pour le stage au Kirghizstan du 24/8 au 7/9/19. Il sera suivi du stage en Ouzbékistan, mais pour l’heure, il est 12h 45 et notre avion décolle de Lyon St Exupéry pour Moscou. Les 7 inscrits de la région sont bien au RV, nous en retrouverons 2 autres à l’escale de Moscou, parties de Roissy. Banco, tout le monde se retrouve à l’heure indiquée, on avance la montre d’une heure et on fait connaissance. Sur la première page du carnet, les portraits réciproques s’échangent. L’avion décolle à 21h 45, ponctuel. Arrivées à 2h du matin à Bishkek, on rajoute 3 h et hop il est 5 h. Les valises commencent à sortir de leur goulet. Il en manque 2, celles des « Parisiennes ». Il semblerait qu’elles soient restées à Moscou.

Dimanche 25/8/2019 : Alexandre nous retrouve dans le hall et prend les choses en main. C’est dimanche et on constatera qu’il ne se passe rien ce jour là, malgré les appels d’Alex à un de ses amis qui  maîtrise les déplacements de bagages à l’aéroport.
Alors, on va se coucher, un peu décalées par ces bouts de voyages entrecoupés. Notre l’hôtel s’appelle Smart, les rues sont totalement désertes, faut dire qu’il est 6 heures… je ne reconnais plus la ville.
Après le petit déjeuner vers 10h, Alex présente le programme du voyage et particulièrement celui du jour. Nous partons en bus pour découvrir la nouvelle Grande Mosquée construite en 2017 par la Turquie, ça se voit, on dirait un peu la Mosquée Bleue d’Istanbul. L’Imam nous autorise à entrer la tête couverte d’un foulard. Rare d’entrer dans une Mosquée en pays musulman! C’est somptueux, l’intérieur et extérieur. Ca mérite bien un premier dessin. Aussitôt dit, aussitôt fait.

De petits kiosques en bois éparpillés devant l’entrée permettent de dessiner à l’abri du soleil,  là, on dépasse les 30°.

Nous partons changer de l’argent dans une banque, facile. 1 € = 7,75 Som. Déjeuner vers 14h, très copieux comme toujours en Asie Centrale… Crudités, soupe, mouton aux pommes de terre….
Balade au Parc Panfilov, bustes des soldats héroïques combattants de la dernière guerre 39-45.

Direction Marché d’Och (à Bishkek), pour  dessiner. Je préconise d’utiliser  les gabarits variés (que j’ai fournis le matin) carrés, ronds, allongés, en utilisant des techniques différentes dans chacun des cadres, qui représenteront des scènes de marché. Laisser un cartel pour écrire ses impressions, plus tard au calme.

Croqueur et croqueuses éparpillés et je me déplace de l’un à l’autre pour conseiller, assister… Pas facile, il y a beaucoup de monde, c’est dimanche et le marché  regorge de marchandises et de clients…  De plus, on est sous une sorte de hangar et grosse chaleur!

Après 2 h de dessin environ, nous rentrons à l’hôtel pour un petit temps de repos et repas en soirée. C’est un délicieux Plov, plat national d’Asie Centrale à base de riz, carottes blanches, oignons, ail, viande de bœuf cuit tout doucement (ou agneau parfois).  J’ai décrété que nous regarderons tous les soirs les dessins faits dans la journée, même si je les commente sur place. Le soir,  on prend le temps de détailler le travail des uns et des autres calmement. Les 2 valises ne sont toujours pas livrées. Un peu inquiètes nos 2 copines. Demain est un autre jour, comme on dit.

Lundi 26/8/2019: L’hôtel Smart a un véritable avantage : son 8ème étage en terrasse où nous prenons le petit déjeuner surplombe toute la ville… la chaîne de montagne du Tian Shan se détache en arrière plan, devant quelques immeubles dépassent un peu les sommets, sous le ciel pur du matin, le choix du sujet est tout trouvé. Aussi, je décide que nous resterons sur place pour dessiner la Skyline des montagnes et les immeubles à l’avant. La consigne : Travailler le dessin au feutre fin et mettre l’accent sur une partie verticale du sujet en travaillant seulement cette partie à l’aquarelle, le reste en noir et blanc.

Vers 11h, nous partons en ville pour la visite de la place de la Victoire, puis l’Opéra et le buste d’Aimatov Tchingiz, un auteur célèbre qui a mis en lumière l’âme Kirghize, de même qu’Alumbeck Datka, personnage important qui a fédéré les nombreuses tribus Kirghizes du sud. Il sera assassiné mais son épouse Kourmandjan Datka reprend le flambeau. Reconnue par les Khans de Boukhara et Kokand, elle reçoit le titre de Datka, réservé aux Rois de la région. Elle a permis l’intégration des russes dans le pays. « La Tsarine de l’Alaï » est un personnage célèbre dont les Kirghizes sont très fiers.

Déjeuner vers 13h. Les bagages sont enfin livrés et nous pouvons partir vers 15h pour Kyzyl Oï, destination du soir. Nous sommes répartis à 5 dans 2 Vans de 10 places chacun, les bagages prennent de la place, mais Alex a un talkie-walkie et nous pouvons profiter de partout, de ses commentaires. Pratique! Valère et Youri nos 2 chauffeurs sont épatants.
La route mène à la vallée de Chouy, Jalalabad, les gorges de Kara Alta. Plusieurs arrêts photo, la route serpentine est somptueuse, malgré le nombre incroyable de camions qui la sillonnent.  Il assurent la livraison de fuel du nord au sud car les Ouzbeks leur font payer trop cher le passage par leur enclave. Il faut dire que Staline a fait un découpage totalement schizophrène des frontières entre les 3 pays.

18h 30 la lumière décline, quand nous passons le tunnel de Tuachou, pas du tout ventilé malgré le passage des camions polluants. La vallée de Sousamyr s’étire à la sortie, parsemée de yourtes qui proposent le fameux Koumis (boisson à base de lait de jument ferment) spécialité du pays.
Un cavalier sur la crête conduit son troupeau de chevaux sur fond de coucher de soleil, un nuage copain nous suit… scène de western Kirghize en cinémascope ?

Arrêt au village de Kojomkul, du nom d’un gentil géant qui  habitait ce village.  On nous ouvre spécialement le petit musée qui lui est consacré. Plutôt agréablement surprise, je m’attendais à quelque chose d’un peu lourd mais non; on voit les vêtements incroyablement grands accrochés à un portant, les chemises à elles seules peuvent accueillir une famille de réfugiés! Photos, peintures, et surtout jolies gravures en noir et ocre de belle facture. Ce géant était très actif dans son village, président du kolkhoze, il aidait généreusement les gens. On voit devant l’entrée 2 énormes blocs de pierre qu’il déplaçait parait-il d’une seule main!!! Bon la légende fait le reste!

Arrivée à Kyzyl Oï  à 20h 45. Nous serons logés dans 2 familles différentes. Je me retrouve chez les Bayzbek où nous étions logés l’année dernière lors du repérage. Nous dînons tous sous la yourte commune. Visez un peu les 2 cygnes blancs sur les coussins! Alex débouche 2 bouteilles de Chapoutier rouge et on trinque! C’est ça l’hospitalité Ouzbèke!  Allez aux valises perdues et retrouvées et bonne nuit! Chacun retrouve sa chambre double ou individuelle. Ici, les toilettes sont à l’extérieur.

Mardi 27/8/19 8h : Petit déjeuner sous la yourte après une bonne nuit de sommeil.
Ce matin j’ai prévu un atelier Portrait. On s’installe sur de grandes tables à l’extérieur, le soleil arrive.  Alex a négocié avec le propriétaire des lieux et son épouse. Ils acceptent tous 2 de poser pour le portrait. Mise en application immédiate de l’atelier du jour.  Agakirof Bayzbek a mis son kalpak, le fameux chapeau Kirghize en feutre dont ils sont si fiers. Quel beau moment de partage. Ils sont heureux de voir les portraits que nous avons fait.

 Mais Kyzyl Oï m’avait beaucoup marqué l’année dernière à propos du cimetière « Mazar » dominant le village, où sont édifiés les fameux mausolées : structures de yourtes, petites bâtisses honorant chasseurs ou tout autre métier, tellement incroyables sur fond de ciel pur comme ce matin. Véritable spécificité de ce pays, que je n’ai retrouvé ni en Ouzbékistan ni au Tadjikistan. Nous partons à pied dessiner ce site d’exception.

Ma consigne : dessiner 2 mausolées, l’un à l’aquarelle, l’autre juste en contours noirs et blancs sur fond de montagne légèrement aquarellée. Je dois un peu zigzaguer pour retrouver chacun, éparpillés sur le site. Le temps imparti, près d’une heure n’aura pas permis de terminer. Retour au village pour le repas dans la maison qui accueillait le second groupe.Nous partons pour le lac Song Kul où nous arriverons en fin de journée. La route est encore une fois somptueuse : la rivière Kokomeren et ses rochers rouge, vert, blanc, sable, ocré… scintillent au soleil.

Nous passons près de la mine de charbon Karaketché et le col du même nom à 3400 m d’altitude. Arrêt photo oblige! A 19 h, nous arrivons au lac. Beaucoup plus de yourtes que l’année dernière, c’est normal nous sommes en pleine saison. Et il y a 2 yourtes communes pour recevoir tous les gens qui mangeront à l’intérieur. Voila, nous sommes à 3016 m, j’ai un peu mal à la tête, c’est l’altitude mais ça va passer. Le soleil se laisse voiler par des bancs de nuages paresseux, sur le plateau, une herbe rase habille le sol. Des jeunes Kirghizes passent allumer les poêles à charbon dans les yourtes, normal, vu la mine de cet après midi. On est dans un cocon de chaleur colorée par les motifs des Syrdaks. Bonne nuit !!

Mercredi 28/8/19 : Ce matin, éveillée à 6 heures, je sors sur le pas de la yourte pour voir le jour se lever, c’est féérique.
Les yeux papillonnent un peu, les rives du lac désertes…  Seuls trônent au milieu de la steppe les 3 petits lavabos de zinc typiques d’Asie Centrale. A l’horizon, une langue orangée dévore la ligne mauve des nuages. Le soleil sort de son écrin, envahit l’espace temps.  Je respire à fond! J’y suis, Song Kul, mon préféré !

Après « toilette-lingette » (ça rime) et petit déjeuner, nous partons à pied, faire la balade au-dessus du lac pour dessiner d’un beau point de vue en surplomb. Ca grimpe sec, l’altitude en plus, je ne suis pas habituée, moi qui marche si rarement (puis j’aime pas ça!). Ah je souffre, mais les autres aussi, quand même un peu! Arrivés en haut, je propose le panorama à l’aquarelle directe sans dessin! ça râle un peu. Bon, j’accorde le crayon mais juste pour placer le tout! l’important c’est la couleur et la sensation de ce petit matin calme sous un soleil patient. Les rives semblent découpées au rasoir avec délicatesse. Petit coup de main à certaines qui ont du mal à démarrer.

  Pour la suite de la matinée, il est prévu pour « les vaillantes »… d’aller  voir les pétroglyphes. Balade sans dessin. Je rentre au camp avec Mireille, les autres suivent Alex.
J’en profite pour dessiner le lac, quelques yourtes et les fameux lavabos. Les couleurs ont totalement changé depuis ce matin. A midi, déjeuner, suivi de l’atelier pop-up. Une yourte en relief  sortira de la page. J’ai préparé le travail en amont. Les gabarits découpés pour chacun doivent être peints, ils seront collés plus tard dans les carnets. Certaines râlent un peu.. Vous verrez quand ce sera fini!


Les enfants du campement viennent nous rendre visite, curieux de ces touristes en plein travaux manuels. Une petit fille met la petite yourte sur sa tête! il est beau ton chapi-chapeau. 

Alex vient nous chercher vers 16h pour nous conduire à pied sur le Jaïloo, auprès des éleveurs dont les yourtes parsèment le plateau. Il a pensé à tout, jouets pour les enfants, une attention pour la maman. Justement, nous dessinons Ainura, la maman des petits qui sautent de joie devant les cadeaux inattendus. Son visage, rond et serein cache bien les difficultés d’une vie de nomade-éleveur en altitude. La petite fille a une énorme kiki sur la tête, c’est notre Minie.


Soudain, un cavalier arrive au galop et s’arrête près de la famille. C’est Usen, le mari d’Ainura. Derrière lui, un jeune ado en pull rouge, sur son cheval, aussi décontracté que s’il marchait nous fait un petit show debout sur sa bête. J’ai l’impression qu’ici, on monte à cheval avant de savoir marcher! Incroyable. Les enfants doivent partir dans leur village, une voiture passe les chercher, car la rentrée des classe approche; pas d’effusions ni d’embrassades en famille. Un simple Salut fait l’affaire! Nous quittons la famille car nous en avons encore 2 autres à rencontrer. Un peu plus loin, nous apercevons une femme qui malaxe une pâte blanche entre les mains, formant de petites boules et les dépose sur des claies en paille au soleil. Kerez fabrique des kourouts, ces fameux fromages de vache au lait caillé très salé.

Enfin, nous arrivons près de la yourte familiale de Manet, éleveur épanoui si on en juge par son embonpoint et ses joues rouges.

Là encore, les enfants trépignent de joie devant les poupées, camions… et nous demandons à dessiner la famille. Confortablement assis, Manet pose déjà. Le cheval tout près, à l’horizon le lac, quel lieu enchanteur et quel bonheur d’être aussi bien accueillis par les familles Kirghizes.
Tout le monde est ravi de sa journée, de sa belle moisson de portraits réussis et des instants chaleureux plein la tête.
Nous rentrons au camp et on détaille les carnets après le repas.

Jeudi 29/8/19 : Le petit déjeuner est copieux et délicieux. Crêpes, œufs au plat, yaourt nature. Ce matin nous partons en direction du sud au Caravansérail de Tash Rabat. J’ai envie depuis toujours de connaître ce lieu qui me semble magique, j’ai vu des photos qui font rêver.
Nous aurons une bonne journée de route.  Au col de Moldau Achou, nous prenons la photo de groupe.


Alex nous explique que du 10/5 au 15/6, les animaux commencent à monter aux alpages. Petit arrêt à ATALA, où reposent 2 guerriers locaux dans de superbes mausolées en terre, dessin rapide 1/4 d’heure. La rivière Naryn serpente bientôt entre des rochers argileux utilisés pour la production de ciment. Nous arrivons au village de Baëtov, une jolie mosquée à la coupole verte  attire les crayons, pendant qu’ Alex fait quelques courses pour le pique nique.
Nous reprenons la route, paysage de steppe désertique et rochers clairs, pas un brin d’ombre… c’est fantastique de solitude.


13h 45. Arrêt pique-nique. Devant nous le canyon Aktala à croquer. Je propose de dessiner sur les cartes grattées que chacun a préparées en amont, grattées au papier de verre pour atténuer dessin et couleur. On dessine  au feutre noir, avec ombres et lumières sans couleur. Certaines ont déjà filé au plus près du sujet sans m’écouter, les coquines! Elles passent à côté de la consigne.
Le repas chaud et copieux réchauffé sur le petit camping gaz, fruits, pain, boisson, thé, tout y est, Alex n’a pas son pareil pour mitonner « un peu plus qu’un pique-nique! » Super classe! On reprend la route. Vers 18h, pour se dégourdir les jambes et les doigts, j’improvise un arrêt devant les étranges rochers blancs de Kokomeren, surplombant une collinette orangé tranchant sur le vert vif d’une prairie au premier plan. Vite une aquarelle ultra rapide format vertical. On plonge dans l’abstraction. Ca râle, mais c’est assez marrant. 20 minutes c’est  bouclé! Il faut regarder demain.

19h 30 Nous arrivons au camp de Tash Rabat à la nuit tombée. Altitude 3102 m.Après le repas, on essaie la « douche-hammam », ma foi bien sympa et ça réchauffe. Nuit sous la yourte.

Vendredi 30/8/2019 : Au lever, on découvre notre camp de yourtes. Une petite rivière serpente nonchalamment face aux collines d’un vert tendre. Des chevaux en totale liberté passent et s’arrêtent non loin, « tiens de nouvelles têtes » doivent-ils se dire!!!

Après le petit déjeuner, nous partons à pied au Caravansérail de Tash Rabat, environ 1 km. Tash = Pierre en Turcique, Rabat = porte. Portes de  pierres. Fin 9ème, début 10ème siècle, les Nestoriens (origine Syrie, Palestine) marquaient leur territoire en érigeant des temples. Au 11ème siècle, avant l’arrivée de Gengis Khan, on a converti ce lieu en caravansérail. Utilisé sur la route de la soie, c’était un véritable rempart contre les intrus, à l’abri et bien protégé.Reconstruit entre 1976 et 1977, il reste des vestiges intéressants à l’intérieur. Je suis heureuse d’avoir réalisé mon rêve, il tient ses promesses;  on se croit au bout du monde, après ce col et sa route serpentine. Un petit bémol cependant : un camp de yourtes est installé pile en face de ce site incroyable. Ca gâche un peu.

Consignes : D’abord coller la feuille de papier journal qu’on a préalablement blanchi à la gouache la veille,  prévoir  3 vignettes format vertical (les unes en dessous des autres), dessiner des détails de l’intérieur de l’édifice, au pinceau à réserve d’encre ou encre de Chine (hélas, avec l’altitude, l’encre éclate et se répand- on oublie) ou au crayon de couleur aquarellable. Ensuite, à l’extérieur on dessine et peint le bâtiment sur le papier journal; encre, aquarelle. Le résultat est magnifique.
 Après le repas, j’ai prévu un atelier « attitude et personnages ». Justement, un bon troupeau de yaks paissent juste devant nos yourtes. Je propose qu’on les dessine rapidement, ainsi que vaches et chevaux qui s’en mêlent…  Pour l’atelier « attitudes » je pose dans différentes postures,  je donne environ 2 à 3 minutes pour croquer. Puis l’heure de la balade pour  celles qui le veulent a sonné. Alex emmène avec lui la moitié du groupe. Ils vont faire le tour du site. Pendant ce temps pour celles qui sont restées, c’est le moment de terminer des dessins je donne quelques conseils notamment à Michelle pour l’aquarelle de sa mosquée. C’est splendide!  Et moi, je me poste devant la fenêtre à 3 battants et peins la montagne juste en face, triptyque tout trouvé et cadre de circonstance.


Au dîner, je porte un toast à Alex et aux 2 chauffeurs très sympas et compétents qui vont nous quitter demain soir.

Samedi 31/8/2019  : Jour de la fête nationale de l’indépendance.
Ce matin, départ direction Kochkor.  Nous faisons un petit stop aux « portes de pierres » campement d’un ami d’Alex. Un petit dessin rapide des gorges qui fuient dans le virage tout proche.

Un petit magasin d’artisanat : Oh, de jolis bracelets. Celles qui ont acheté ont bien fait, on n’en retrouvera pas ailleurs! Les propriétaires modernisent leur camp : ils ont installé des « portes fenêtres en plexiglas » à la place des feutres rabattus constituant la porte d’une yourte traditionnelle. Etonnant! et ils annoncent très fiers « En 2020 : Free Wi fi ». Il faut dire qu’ici comme à Song Kul, on vit très bien sans internet. Je ne suis pas sûre que les touristes aient envie d’être connectés… Au secours l’authenticité.
Arrêt aux vestiges de Kochoï Korgon datant du 2ème siècle avant JC, sur la route de la soie. Dessin rapide de l’ancienne forteresse en noir et blanc en privilégiant ombres et lumières par hachures. Visite du musée attenant.

Repas à Naryn, là, nous avons du Wi fi et ça pianote un peu… Nous allons au marché de Naryn, bien typique. Chacun trouve une bricole à acheter, mais pas le temps de dessiner.


A la sortie de Naryn, une énorme université financée par l’Aga Khan est sortie de terre en 2017, beaucoup de fonds Saoudiens et Turcs sont investis dans la région.
Nous arrivons à Kochkor où nous logeons chez l’habitant et on retrouve avec délice la bonne douche chaude… En fin de repas, on détaille les carnet.

On s’est fait un petit  délire au bord de la route, dans les fameux containers, la vendeuse avait laissé son échoppe vide, on s’est improvisées vendeuses à tour de rôle, ici Françoise nous vend ses délicieux kurut au lait caillé, bien salé. Vous allez adorer!!

Dimanche 1/9/2019 :
Départ de Naryn après le petit déjeuner. Visite de la mine de sel de Tahontuz, devenue site thérapeutique soignant notamment les allergies respiratoires. (Je ne suis pas fan!)
Nous arrivons à la fabrique de feutre, une coopérative de femmes très active. Nurbubu la patronne nous détaille les différentes phases de la fabrication des fameux Syrdaks, tapis à motifs qui recouvrent l’intérieur des yourtes. Pendant ce temps, chacune dessine dans des gabarits  ou en vignettes, les étapes du processus et le matériel.


Pour mélanger les couleurs de laine, on pose les morceaux de laine sur un de tapis de paille, on replie ce tapis  et  piétine dessus en chantant une petite chanson, ça porte bonheur. Danser permet de mieux  mélanger les couleurs. Michèle est notre danseuse désignée,  bonne ambiance. Juste après, nous passons à la  boutique de souvenirs, tissus, artisanat en tous genre, à ne pas rater, il n’y en a pas d’autres. C’est le moment d’essayer quelques tenues improbables, caftans, manteaux, chapeaux à poil ou pas.. Nurbubu est contente de notre visite, elle nous remercie chaleureusement.

Nous reprenons la route pour aller manger dans une famille de fabricants des yourtes depuis 5 générations. Nous sommes accueillies chaleureusement sous la yourte de réception.

Dehors, le fils de la maison façonne les tiges de bois, support des yourtes. Elles sont d’abord chauffées dans un four cylindrique où elles acquièrent leur souplesse grâce à la vapeur. Puis, il les sort et les cintre à la main,  afin d’épouser la  forme ronde de l’habitacle. Pendant ce temps, Tolekul nous sert le thé pendant que Gulbara, sa belle mère, endort Latifa, la petite fille. Une harmonie parfaite règne dans cette jolie famille à Kyzyl-Tau. Séance portrait en dessert. Que du bonheur!  La prochaine étape nous amène à Jai-Chi, au bord d’un immense champ où nous attendent 2 cavaliers : Rouslan et son apprenti aiglier.  Les chasseurs Kirghizes se transmettent cette technique de chasse à l’aigle de générations en générations depuis l’antiquité, révélée par Marco Polo au XIIIème Siècle. Interdite sous l’ère soviétique, les dernières familles près du lac Issy-Kul perpétuent  l’héritage ancestral. Il chassent le loup, renard, lièvres, marmottes, etc…


Rouslan remet un morceau de fourrure d’animal  à son jeune assistant qui galope et l’emporte au sommet de la colline. Sur ordre de son maître, l’aigle est envoyé à sa recherche. Incroyable! en quelques secondes, il a déployé ses ailes, foncé et s’est saisi du butin qu’il ramène illico. L’assistant possède un épervier dont les yeux sont cachés par un masque.  En fait, il permet aux jeunes rapaces de s’habituer à la voix de son maître. Plus tard, il favorise le ralentissement du rythme cardiaque entre deux envols. Fascinant cette symbiose entre l’homme et l’oiseau. Alex est aussi un excellent cavalier et il le prouve. Photo de groupe avec notre guide aiglier… Après cette démonstration de dextérité, Rouslan propose à ceux et celles qui veulent, de porter le rapace sur le bras. En fait, il est très lourd et malgré le gant épais, c’est difficile de tenir plus de quelques secondes. Je laisse ça à mes collègues.Nous arrivons en fin de soirée au Lac Issyk kul au camp Beltam sur la rive sud où nous étions logés l’année dernière. Nos sympathiques chauffeurs Valery et Youri nous quittent, demain nous aurons un bus commun et un autre chauffeur.Ma yourte est vraiment au bord du lac, j’entends le vent souffler sur la grève.

Lundi 2/9/2019 : Aujourd’hui est un jour férié car la fête nationale tombant un samedi (31/8)  on récupère. Il a plu pendant la nuit et le temps est encore  couvert. Après le petit déjeuner, nous nous installons sous une terrasse en bois, bien à l’abri.

J’ai prévu un exercice de chauffe : dessiner au feutre le contenu de sa trousse sans lever le crayon. On entoure d’un pavé de couleur -aquarelle-, la partie préférée. J’enchaîne avec un « atelier-démo peindre un portrait » et tout le monde peaufine son carnet pendant toute la matinée. Ca fait du bien un peu de calme, sans galoper. On a de la place, du temps et du plaisir. Pendant ce temps, Alex nous prépare l’apéro! Et oui… important! Après le repas, Sa Majesté soleil a lissé ses plus beaux rayons; on se dirige au bord du lac pour peindre tout l’après midi.

Sujet : sur le carnet accordéon que chacun a fabriqué maison, faire un  reportage graphique sur la journée au lac + yourtes à l’aquarelle. Je fais un pas-à-pas avec Michèle.  Quand tout le monde est bien installé, je commence moi aussi le panoramique du lac. Plus tard, Marie Noëlle et Michèle partent se baigner, « un peu froide mais supportable malgré des rouleaux de vagues » d’après les intrépides.  Je vais dessiner les galets sur la plage, et fais la connaissance d’un jeune guide Kirghyz qui fonce se baigner avec le chauffeur. On voit les habitués.

Nous prenons le diner sous la terrasse couverte du matin et dégustons une délicieuse truite saumonée du lac accompagnée de vin blanc. Ca pourrait être pire, je vous jure! On regarde le travail de la journée.

Puis je demande à chacune de désigner son dessin « moche » et on propose en commun des solutions pour rattraper les erreurs.

Mardi 3/9/2019 :Ce matin, notre nouveau chauffeur et son grand bus nous attendent : direction Karakol en fin de journée. D’abord nous nous arrêtons au superbe cimetière Mangyly-Ata, en face du lac Yssyk Kul, véritable lieu de pèlerinage depuis le XVIIème siècle. Lié à la présence d’un populaire maître Soufi, Mangyly-Ata se distingue par ses « Mazar » (mausolées), arbres sacrés, sources, éparpillées sur la colline. On dit aussi qu’Attila serait enterré ici. Arrêt dessin pour 3/4 d’heures.

Certains édifices comportent des photos : ils datent de l’ère Soviétique et ne reflètent pas l’Islam. Ici, au Kirghizstan, on connait ses ancêtres sur 7 générations, afin d’éviter toute consanguinité. Il existe un livre qui regroupe toutes la généalogie des familles,  en cours de digitalisation. Un peu plus tard, arrêt au bord de la route : un imposant complexe totalement abandonné présente de belles fresques murales colorées le long de la route.

Ces nombreux bâtiments étaient initialement prévus pour accueillir des activités artistiques vers la fin de l’époque soviétique et n’ont jamais fonctionné ni avant ni  après l’indépendance. Contesté de part et d’autre, il fait l’objet d’un moratoire pour l’instant. Quel dommage ! Notre bus nous dépose près d’un chemin que nous devrons parcourir entièrement pour atteindre les fameuses cheminées de fées « Skaska », un canyon plombé par le soleil de midi. Alex nous a annoncé 1/4 d’heure de marche, c’est  le double.

Arrêt dessin en privilégiant ombres et lumières et en renforçant au maximum les contrastes. Ca transpire, ça soupire! Après la marche, c’est rude, mais sublime. Personnellement j’ai adoré. Malgré le retard, nous partons manger chez Nicolaï un ami d’Alexandre, apiculteur, d’origine Russe,  très jovial et sympa.

Je le dessine et lui donne le portrait. Puis Galina, son épouse, tout aussi charmante. Leur adorable hospitalité, la demeure et la grande terrasse couverte où nous avons déjeuné restent parmi les super souvenirs d’échanges chaleureux de ce voyage. On a aussi goûté la vodka locale! costaud! Nicolaï parle un peu le français et c’est un artiste.. Comment ne pas s’entendre? La journée est passé à une allure folle et lorsque nous arrivons aux gorges de Jetty Ogouz, le soleil décline. Trop tard pour dessiner. Les rochers d’argile rouge tranchent sur le vert des champs au premier plan.

Une légende court sur cette fameuse gorge : une histoire de Roméo et Juliette Kirghize qui ne pouvaient se marier en raison de l’hostilité de leurs familles respectives. Ils se suicident ensemble. « la falaise s’est coupée en deux quand le couple a péri et le sang a envahi les rochers ».Nous arrivons à Karakol à 19h 30 dans une famille d’origine Ukrainienne, chez Svetlana, qui nous a concocté un délicieux poulet au repas du soir. (Et oui, viande midi et soir ici!!!) Ma chambre est un véritable 4 étoiles. Nous y resterons 3 nuits.

Mercredi 4/9/19 : Karakol
Pour présenter cette 3ème ville du pays, j’ai demandé au préalable à chacune et Jean, d’écrire sur la double page, en grosses lettres KARAKOL dans un graphisme qui « raconte » le pays et d’aquareller la partie sous les lettres. Ca donne ça et c’est tout à fait satisfaisant et gai.


Karakol se distingue clairement par ses 2 édifices religieux que nous partons dessiner. L’église orthodoxe Sainte Trinité en bois passé aux savantes arabesques et coupoles vert d’eau nous occupe 2 heures.


Nous nous dirigeons ensuite vers la Mosquée Doungane.
Les Dounganes sont des musulmans Chinois arrivés au Kirghizstan
à la fin du 19ème siècle pour fuir les discriminations dont ils étaient victimes. Il y a une forte diaspora dans cette partie du pays (75 000 recensés). Très bien intégrés, ils parlent le mandarin, l’arabe, mais aussi le Kirghize et le Russe. Ils ont construit une Mosquée ouverte à tous les Musulmans du pays. Jusque là, tout va bien!
Là où ça gratte, c’est que « nous les femmes » sommes obligées de nous accoutrer d’un long manteau prêté pour pouvoir rester dans l’enceinte de la Mosquée, (j’ai prévu un atelier dessin, c’est tellement typique) fagotées comme de pauvres  babouchkas qui ne voient pas la lumière. Ca tombe jusqu’aux pieds et bien sûr on doit aussi cacher sa tête sous un foulard.  Il vaut mieux en rire! Quant à moi, on dirait la Mère Noël, mais bon c’est pour la bonne cause et tout le monde fait de chouettes dessins. Ouf. Il y en a 2 qui s’en sortent bien, … Jean et Alex. Y a des jours comme ça, on aimerait être un homme.


La Mosquée est vraiment intéressante et particulière : elle ressemble à une pagode chinoise avec le toit en aile d’hirondelle très coloré, rehaussé des damiers rouge, vert, jaune sur ses pentes. Son minaret est pour le moins curieux : une sorte de tour de garde carrée, bleue qui n’évoque pas le minaret habituel, on change de paradigme.
On « sue comme des bêtes » sous ces oripeaux!  35° dehors! ça fait marmite norvégienne dedans! Le ridicule ne tue pas mais il tient chaud!!
Après le repas, la famille qui nous accueille nous propose  un petit concert « Cosaque » composé de 8 personnes dont le Boss qui joue savamment du sabre! Il rodent un spectacle qu’ils vont présenter prochainement. C’est sympa, un petit zeste de nationalisme dans tout ça, mais bref!! On applaudit chaleureusement.Nous visitons ensuite le marché de Karokol installé dans les containers. Ici le container c’est une institution. Ils viennent de l’ère Soviétique et sont recyclés très souvent pour les marchés, les magasins de vente en bord de route, sur les alpages pour les bergers. 

On s’arrête devant le stand de vente de Koumis, la fameuse boisson à base de lait de jument fermenté. On goûte! certaines crachent carrément! Faut être du coin pour aimer ça. Mais je dessine le stand du marchand.  Plus loin, une drôle de  petite fille en uniforme bordeaux arbore deux énormes chouchous de tulle blanc sur les côtés de la tête. Pour l’école, elles portent toutes ces « meringues » populaires. Croquée vite fait.
Plus tard, nous dessinons une petite maison typiquement russe à volets bleus, certaines ont jeté l’éponge, fatiguées de leur journée.


Fondée en 1869 par un architecte Russe, Karakol était un avant-poste militaire de l’armée Tsariste, créée pour que les colons se sentent en Russie. Voila pourquoi les maisons en bois aux volets bleus finement ouvragée interpellent aujourd’hui encore. Elles gardent intactes la mémoire d’un siècle révolu.
Ce soir, nous sommes invités dans une famille Ouigour et dégustons leur cuisine typique dont la soupe pimentée. Un peintre local nous rend visite et nous discutons par l’entremise d’Alex qui traduit. Il regarde nos carnets, admiratif.. Nous, on n’a pas vu son travail !

Jeudi 5/9/19 : Visite du musée Régional de Karakol, vêtements traditionnels, instruments de musique, pétroglyphes et surtout une salle dédiée aux photos d’Ella Maillard sur ses fameux voyages d’Asie Centrale.  Suivi d’un « petit café » dans un joli établissement connecté. Certaines en profitent pour dessiner le gros container rouillé placé dans la rue. D’autres dessinent de petites maisons traditionnelles en bois bleu. Nous partons ensuite pour le Musée Prjvalski, célèbre explorateur Russe du XIXème siècle. Il a donné son nom au petit cheval préhistorique aujourd’hui totalement disparu des paysages d’Asie centrale. Mais juste avant d’entrer, nous sommes attirés par un petit concert improvisé par un groupe de gens, dont une petite fille d’environ 12 ans, à l’assurance et la voix incroyables.

Ca ressemble à la musique des Balkans, les instruments sont magnifiques, un Komouz genre de mandoline à 3 cordes, une balalaïka, et une sorte de long tuyau sculpté d’au moins 1,50 m à percussion totalement inconnu? certaines dessinent, ils nous invitent à venir près d’eux, photos de groupe, toujours la convivialité et la chaleur Kirghize.
Vers 15h, nous arrivons à Boulan Sogotou, sur la rive nord du Lac Issyk-kul. Nous sommes hébergés dans des résidences autrefois attribuées aux anciens apparatchiks du Parti. C’est fonctionnel, froid et sans âme, petit immeubles blancs à 2 étages dans un immense parc arboré. Le soleil joue à cache-cache. Après le repas, nous partons nous promener au bord du lac et dessiner.

Rive nord Lac Issyk Kul


Peu de monde sur la grande plage, mais du vent. Nous montons sur le ponton qui servira de base pour dessiner les rives, la plage et ses aménagements. Certaines partent se faire masser, je préfère peindre le panorama.
Diner sur place, qui ne laissera pas un souvenir transcendant. Je préfère de très loin, la rive sud encore un peu sauvage, pas trop aménagée ni bétonnée, où la nature a encore tous ses droits.

Vendredi 6/9/19 : Valises bouclées, petit déjeuner avalé, on prend la route pour le Musée de Cholpon Ata, musée à ciel ouvert de peintures rupestres. C’est une sorte de vaste champ de pierres à perte de vue, toutes plus ou moins gravées d’animaux comme le bouquetin, cheval, les cornes du « Marco Polo » sont légion. Une belle occasion de dessiner pour 1/2 heure.

Alex et les pétroglyphes


Pour le déjeuner, nous sommes invités à manger dans une famille Doungane à Iskra. Kelmé, notre hôtesse nous montre les tenues de mariage portées sur 3 générations pendant que son petit garçon Muslim dessine notre bus garé devant la maison. Très fier, de nous montrer son appartenance à la grande famille des croqueurs en herbe. Trop mignon.

Kelmé et Mouslim
Tenues de mariage sur 3 générations


Notre dernière étape en dessin : la tour de Burana vestige de la route de la soie.
Hélas, la pluie s’en mêle, visite rapide du site, pas de dessin.
A 80 km à l’est de Bishkek s’élève l’un des sites les plus remarquables du pays : le minaret de Burana. Construit au Xème siècle à Balasagun, ville fondée par les Qarakanides, sa hauteur initiale de 45 mètres est passée à 25, suite aux nombreux tremblements de terre survenus dans la région.

Tour de Burana
Xe siècle
Balbals de Burana


Burana « minaret » en langue arabe, fut construite sur l’ordre d’un roi pour y enfermer sa fille dont une prophétie avait prédit la mort à l’âge de 18 ans. Hélas, piquée par une araignée Karakurt, elle succomba à l’âge fatidique de 18 ans. Sur ce site, s’élèvent aussi de nombreuses stèles funéraires de guerriers de l’époque Turque (VI S.) appelées « balbals ».
Arrivée à Bishkek vers 17h. Les embouteillages bloquent toute circulation. Nous partons à pied au Magasin Général où un étage est destiné à l’Artisanat.  Petits souvenirs.
Dernier repas au restaurant Navat, bel endroit, qui entrecoupe les plats de danses traditionnelles par serveuses et serveurs,  clin d’œil malicieux et ballet spontané. Très sympa.
Dernier toast à Alexandre, qui nous a si bien accompagné, guidé, expliqué, montré, attentif, patient,  cultivé … parfait, quoi! A refaire !


On se quitte vers 22h 30, 8 personnes rentrent en France, Mireille reste avec moi pour le 2ème voyage.
Le lendemain matin, dernier petit déjeuner en terrasse. Belle image souvenir gravée en mémoire.

Vue depuis la terrasse panoramique de l’Hôtel Smart


Nous partons à Almaty au Kazakhstan pour prendre en soirée, notre avion Almaty/Tachkent où nous attend Albina, une guide francophone qui nous fait visiter sa ville.